J’ai quitté mon poste avec la volonté de trouver ma voie et de redonner du sens à ma vie professionnelle. Après avoir visionné des dizaines de conférences TED et englouti un nombre incalculable d’ouvrages de développement personnel, je n’étais pas beaucoup plus avancée. Je sentais qu’il me manquait un cadre pour me guider dans ma réflexion. Je tournais un peu en rond, jusqu’à ce que je découvre Switch Collective, une start-up à la croisée entre programme de développement personnel, coaching de groupe et bilan de compétences 2.0.
Génération en quête de sens
Un matin de mai, j’ai passé la porte d’un immeuble cossu de la Rue Saint-Lazare, descendu l’escalier et pénétré dans la Switch House. Sur les murs, des punchlines illustrées d’images de films et de séries télé côtoient les citations de grands hommes. De Rocky à Martin Luther King, il n’y a parfois qu’un pas.
Un thé dans une main, une viennoiserie dans l’autre, on m’invite à piocher une citation dans un bocal. Objectif : trouver parmi tous ces visages inconnus celui qui sera mon “buddy” du jour. Car c’est ça l’incroyable force de Switch Collective : rassembler le temps d’un bilan des personnes aux situations professionnelles diverses, mais unies par une même envie : s’interroger sur ses valeurs, ses envies, et le sens que l’on souhaite donner à son travail.
C’est l’heure des présentations. Certains ont profité d’un plan de départs volontaires pour faire le grand saut. D’autres sont au chômage et “se cherchent”, comme on dit. Aux quelques curieux qui souhaitent apprendre à mieux se connaître se mêlent ceux qui sont en poste et s’interrogent : suis-je à ma place ? Mon travail a-t-il toujours du sens pour moi ? Au fond, est-ce à cela que j’ai VRAIMENT envie de consacrer mes journées ?
“Le problème, ce n’est pas le problème. C’est notre attitude face au problème”
Jack Sparrow
Fais le bilan : Ouvrir le champ des possibles
La volonté de Béa et Clara, les deux trentenaires à l’origine de Switch Collective, est de dépoussiérer le bilan de compétences classique – qui a tendance à enfermer en réduisant le salarié à sa dimension professionnelle – pour ouvrir le champ des possibles. Ici on préfère le terme de “savoir-faire” à celui de “compétence”, on réfléchit à ses besoins, on explore ses envies en quête de “flow”. Le programme Fais le bilan mêle psychologie, sociologie, mindfulness pour analyser le monde du travail sous l’angle du développement personnel. Car être mieux dans sa vie professionnelle, c’est être mieux dans sa vie tout court. Switcher, c’est avant tout un état d’esprit : se réapproprier sa trajectoire professionnelle, apprendre à (mieux) se connaître, explorer des pistes, dépasser ses peurs et ses blocages pour oser réinventer son parcours et créer une carrière qui a du sens.

Buddy power
Le programme Fais le bilan s’étale sur deux mois. Un temps long propice à la réflexion et à l’introspection. Ici, pas de jugement ni de conseils à l’emporte-pièce. Les mots d’ordre sont la bienveillance, l’écoute et l’entraide. Chaque matin, nous recevons un mail contenant des exercices, questionnaires, tests ou vidéos d’inspiration, et nous nous retrouvons toutes les semaines, en présentiel ou à distance. Si ce travail est avant tout personnel, le rôle du buddy, qui change à chaque séance, s’avère essentiel. Verbaliser ses pensées, préciser ses réflexions offre un éclairage précieux. Ce binôme fait office d’alter-ego, de miroir. Il écoute, reformule, interroge pour nous pousser à clarifier, et ce faisant il contribue à faire émerger un questionnement, une envie, un besoin.
Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin
Proverbe africain
Ecouter ses besoins
Au fond de nous se cachent parfois des besoins que nous avons enfouis. Ce peut être un désir présent dès l’enfance que l’on a laissé de côté parce que nos parents ou notre entourage ne le jugeaient pas convenable ou pas assez ambitieux, ou bien tout simplement parce qu’il nous paraissait inatteignable. Il arrive que le besoin naisse d’un décalage croissant entre ses valeurs et son quotidien. On a de plus en plus de mal à se lever le matin lorsque le réveil sonne, mais on refuse d’écouter cette petite voix qui nous murmure que quelque chose ne va pas. Alors on enfile son beau costume et l’on part s’aligner bien sagement sur les quais du métro. Car après tout on a de la chance, on a un travail. Il faudrait être bien ingrat pour vouloir davantage, non ?
Mettre au jour ses besoins et leur donner la parole est un élément central des programmes de Switch Collective, et la clé de notre réalignement. Car tenter de faire taire un besoin est illusoire. Fermez la porte et il finira par se glisser par la fenêtre. Alors autant l’écouter, même si ce peut-être douloureux ou perturbant.

Passer à l’action
À la connaissance de soi succède le passage à l’action. Place au challenge d’exploration ! C’est en faisant qu’on confirme une intuition, en tâtonnant qu’on finit par toucher du doigt ce qui nous échappait jusque là.
Plutôt qu’un grand saut dans le vide, nous expérimentons la technique des petits pas : faire en petit ce qu’on rêverait de faire en grand. Rencontrer des professionnels pour qu’ils nous parlent de leur quotidien, effectuer un stage pour se frotter à la réalité d’un métier, s’inscrire à un cours pour découvrir un savoir-faire ou tout simplement lire un ouvrage. Exploration rime avec itération : avancer par tâtonnement, et ne pas hésiter à pivoter si cela coince. Faire un pas de côté, et non un pas en arrière. Rester en mouvement, quoi qu’il arrive.
“Tous ceux qui errent ne sont pas perdus”
J.R.R Tolkien
Construire sa boussole
Les séances s’enchaînent. Aux rires succèdent parfois les larmes alors que nous cheminons ensemble, unis par cette même envie de mettre davantage de sens dans notre vie professionnelle. La force du collectif prend toute son ampleur : les énergies s’additionnent et se démultiplient, et la richesse des échanges nous stimule.
Jour après jour, nous multiplions les points d’entrée par le biais de tests, d’exercices et de questionnaires pour organiser nos réflexions et construire notre boussole en trois dimensions :
– Le pourquoi : le sens que je place dans mon travail, mon moteur
– Le quoi : mes talents, mes appétences
– Le comment : l’environnement dans lequel je m’épanouis
Progressivement les choses s’éclairent. Nous ne finirons pas tous éleveurs de chèvres dans le Larzac ou mécano. Si certains décideront de sauter le pas en démissionnant ou en sollicitant une rupture conventionnelle pour entamer un processus de reconversion, d’autres prendront tout simplement conscience qu’ils aiment toujours leur métier, mais que leur environnement de travail a fini par l’occulter. Armés de notre boussole et de notre boîte à outils, nous serons désormais mieux armés pour prendre des décisions professionnelles alignées avec nos besoins, nos envies et nos valeurs.
Le premier jour du reste de nos vies
17 juillet, l’ultime journée s’achève. On a pitché nos projets, sollicité une fois encore l’écoute attentive du groupe pour dénouer nos blocages. Derniers encouragements des buddies du jour : “Candice, il faut que tu le crées ce blog !” “Et il faudra parler de Switch !” Je quitte la salle vidée par l’intensité des échanges, mais riche de belles rencontres et déterminée à passer à l’action. Aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie professionnelle. De ma vie tout court.

Vous avez aimé cet article ? N’hésitez-pas à le partager et à vous abonner pour recevoir les prochains !
Ping : Comment réinventer sa vie professionnelle quand on vient de la commencer ? Guide pratique à l’intention des aspirants à la reconversion – Chemins de traverse
Mélina
J’aime me promener sur votre blog. un bel univers agréable et un blog intéressant. Vous pouvez visiter mon blog récent. A bientôt.
Candice Rivière
Merci Mélina ! Au plaisir de vous lire
Ping : Unique(s) : cultivons notre singularité – Chemins de traverse
Ping : Monde d’après : faire germer les graines du confinement – Chemins de traverse
Ping : Insoutenable paradis : Comment devenir écolo sans tout sacrifier ? – Chemins de traverse
Ping : Exode urbain : Quitter la ville pour s’installer au vert – Chemins de traverse