7 acteurs qui font le pari du slow flower

7 acteurs qui font le pari du slow flower

Originaire des Etats-Unis, le mouvement « slow flower » prône le retour à une production locale et de saison. Focus sur 7 acteurs engagés dans la révolution florale.

Des horticulteurs qui privilégient circuits courts et éco-responsabilité

Des roses dans mon jardin : perpétuer un savoir-faire local

Bienvenue à Grisy-Suisnes, berceau de la rose en Ile-de-France, qui comptait encore 200 exploitations au début du XXe siècle. C’est dans ce petit village de Seine-et-Marne que Xavier Désiré et son associé se sont installés en 2013. Sur 1,5 hectare, ils cultivent et vendent en direct plus de 80 variétés de roses ainsi que des tulipes, des dahlias ou du muguet en fonction des saisons. Ici pas de chauffage dans les serres et tunnels ni de produits chimiques. Le désherbage se fait à la main et l’on utilise de l’huile essentielle d’orange amère pour repousser les pucerons.

Ferme de Lescinquit : de l’audiovisuel aux champs de fleurs

Après une carrière dans l’audiovisuel et plusieurs années d’expatriation au Canada, Emeline Declerck a posé ses valises à Plouigneau, non loin de Morlaix, dans le Finistère. Membre du Collectif de la fleur française, la jeune femme incarne pleinement la philosophie « slow flower ». Anémones, tulipes, renoncules, narcisses, campanules, pois de senteur, digitales, dahlias, tournesols et zinnias s’épanouissent en pleine terre, sans aucun intrant chimique, avant d’être vendus sur les marchés de la région ainsi qu’aux fleuristes locaux.

« Pour nous, cultiver des fleurs, c’est apporter de la beauté et de la poésie au quotidien. C’est se permettre de ralentir pour prendre le temps de contempler ce que la nature nous offre de plus beau. Et on ne peut le faire sans respecter l’environnement qui nous entoure ».

Ces néofleuristes qui réinventent les codes

Fleurs d’ici, la plateforme du circuit-court

Hortense (dont le prénom signifie « jardin » en latin) et Chloé ont lancé Fleurs d’ici, la première plateforme de fleurs en circuit-court. Chaque semaine, elles proposent des bouquets à partir de fleurs produites localement et non traitées avant de les livrer à vélo ou en voiture électrique à Paris et dans la petite couronne. En travaillant directement avec une quinzaine de producteurs franciliens, Fleurs d’ici offre à ces derniers une meilleure rémunération, tout en permettant aux consommateurs de profiter de fleurs cueillies 24 heures avant leur livraison, contre en moyenne 10 jours pour les circuits traditionnels. Des formules d’abonnement sont également disponibles sur le site.

Désirée, café-fleuriste éco-responsable

Bienvenue chez Désirée, une jolie boutique mi-atelier mi-cantine où les effluves du café se mêlent à celles des végétaux. Face à l’impact environnemental des circuits traditionnels, Audrey et Mathilde ont elles aussi adopté la philosophie « slow flower » : leurs bouquets sont composés à partir de fleurs 100% françaises produites sans pesticides en Bretagne, dans le Var ou en Ile-de-France.

Des champs de fleurs au coeur de Paris

Plein air : Masami Charlotte, la pionnière

Après des études de design appliqué, Masami Charlotte Lavault se tourne vers l’agriculture et se forme au maraîchage biodynamique puis à la floriculture bio. En 2017, elle remporte l’appel à projet Parisculteurs lancé par la la Mairie de Paris et crée la première ferme florale de la capitale sur une parcelle de 1 200 m² située derrière le cimetière de Belleville. Respectueuse de l’environnement et de la biodiversité, sa méthode de culture allie biodynamie et utilisation des micro-organismes efficaces – des bactéries employées pour le sol et les plantes selon une méthode japonaise. Des dizaines de variétés de fleurs et de feuillages s’épanouissent en pleine terre sans pesticide, insecticide ou engrais chimique. Elles sont vendues aux professionnels comme aux particuliers, et il est même possible de venir choisir ses fleurs sur place pour composer soi-même son bouquet.

La ferme florale urbaine, des fleurs à l’hôpital

Dans la lignée de Masami Charlotte, deux anciens élèves de l’école du Breuil (école d’horticulture de la capitale) qui ont remporté le concours Parisculteurs de la Mairie de Paris en 2018 ont créé une ferme florale sur les terrasses de l’Hôpital Robert Debré, à la Porte des Lilas. L’idée est simple : valoriser des espaces verts délaissés en y créant des jardins de production de fleurs afin d’en faire profiter les patients comme le personnel. L’installation a débuté en avril 2019, et la première récolte a eu lieu cet été.

« En créant de petites fermes florales en ville, on se rapproche du consommateur et on évite une longue chaîne logistique contraignante pour le végétal et trop gourmande en énergie. Nos fleurs cultivées sont fraîches, cueillies à la demande et livrées à vélo. Nous pouvons proposer des variétés originales, introuvables ailleurs car délaissées par les producteurs puisque non adaptées aux contraintes de la filière industrielle. »

Quand fleurs rime avec engagement social

Fleurs de cocagne : cultiver la solidarité

Fleurs de cocagne a vu le jour en 2014 dans le giron de Jardins de cocagne, la plus importante entreprise d’insertion spécialisées dans le maraîchage bio. La structure, installée dans une petite exploitation horticole située à Avrainville, en Essonne, a été la première à se lancer sur le marché de la fleur bio en France. Mais la vraie spécificité de Fleurs de cocagne, c’est d’utiliser la production de ces fleurs bio pour favoriser l’insertion de personnes exclues de l’emploi, principalement des femmes. Une vingtaine travaillent ici à la production, la confection et la commercialisation de bouquets éthiques et écologiques.

Pour aller plus loin : Slow flower, des fleurs locales et de saison

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