Ikigai, la méthode japonaise pour trouver sa voie

Trouver sa voie avec l'Ikigaï

Inspiré de la philosophie japonaise, l’Ikigaï désigne littéralement notre raison d’être, notre mission de vie. Comment cette méthode peut-elle nous aider à trouver notre voie ?

Avez-vous déjà remarqué que les Japonais semblent avoir un mot pour chaque situation ? Parmi mes préférés “komorebi” qui désigne la lumière qui filtre à travers les feuilles des arbres, “hanami” pour la contemplation des fleurs de cerisiers au printemps et “tsundoku”, soit le fait d’empiler des livres dans ses étagères sans jamais les lire (hum hum). Pour ce vingtième article, j’ai décidé de vous parler de l’Ikigai.

L’Ikigaï, une philosophie de vie

La clé d’une existence harmonieuse

Dérivé de “ikiru”, vie et de “gai”, raison, sens, valeur, le terme Ikigaï est originaire de l’île d’Okinawa, surnommée “île des centenaires”. Si la longévité de ses habitants demeure encore un mystère, il semblerait toutefois que le respect des préceptes de l’Ikigaï joue un rôle prépondérant. Au cœur de cette philosophie de vie se trouve l’idée que l’on ne peut pas s’épanouir pleinement si l’on ne donne pas un sens profond à ses actions au quotidien. Pour les Japonais, l’Ikigaï est synonyme de joie de vivre, et même de raison de vivre. C’est à la fois un idéal, un moteur, une source de motivation et la clé d’une existence harmonieuse.

(Re)mettre du sens dans son quotidien

Appliqué au développement personnel, le concept de l’Ikigaï se révèle précieux pour réfléchir à la direction que nous souhaitons donner à notre vie professionnelle. Un nombre croissant de salariés sont désengagés car ils ont le sentiment que leur travail est vide de sens. Ils n’ont jamais pris le temps d’identifier leurs talents ou ont fait une croix sur l’idée d’un métier-passion car ils craignaient de ne jamais pouvoir en vivre.

Chercher notre Ikigaï, c’est nous (re)connecter à nous-mêmes pour identifier ce qui nous donne envie de nous lever le matin. C’est orienter notre vie de façon à nous sentir aligné avec nos valeurs et avoir le sentiment que l’on est là où l’on doit être. Attention toutefois à ne pas résumer l’Ikigaï au simple fait de trouver le job idéal. Cette philosophie de vie accorde en réalité une place centrale à la notion d’équilibre, et la relation au travail n’en constitue qu’un aspect. L’objectif de l’Ikigaï est donc de rééquilibrer vie pro/ vie perso et de mettre davantage de sens dans son quotidien.

Comment trouver sa voie avec l’Ikigaï

Une méthode en quatre étapes

L’Ikigaï est à la croisée de quatre éléments :
– Ce que j’aime faire
– Ce pour quoi je suis doué
– Ce pour quoi je peux être payé
– Ce dont le monde a besoin
En résumé, c’est la rencontre entre la passion, la mission, la profession et la vocation.

Réfléchir à son Ikigaï, c’est se demander “Quelle activité peut me permettre d’exprimer mon talent au service d’une mission qui me tient à cœur tout en gagnant suffisamment ma vie ?” Une activité où nous sommes à la fois compétents, absorbés, passionnés et utiles.

La combinaison de ces quatre composantes peut être schématisée de la manière suivante :

Ikigaï methode pour trouver sa voie
L’Ikigaï, une méthode en quatre étapes pour trouver sa voie

1. Ce que j’aime faire

La première étape consiste à se demander ce que vous aimez faire. Vraiment. Qu’est-ce qui vous fait perdre la notion du temps. À quoi est-ce que vous aimeriez passer vos journées ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer ?

On n’a pas tous de passion, inutile donc de vous mettre la pression si ce n’est pas votre cas. Demandez-vous alors ce qui vous rend curieux, ce qui vous intrigue. Sur quoi aimeriez-vous en savoir plus ? Quelle activité ou discipline avez-vous envie d’explorer ? Qu’est-ce qui vous attire ?

“Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie”
Confucius

Quel était votre rêve d’enfant ?

Une autre manière d’aborder le sujet peut être de vous reconnecter à vos rêves d’enfant. C’est étonnant de voir à quel point les rêves que nous avions petits peuvent nous éclairer à l’âge adulte. Alors non, vous ne deviendrez probablement pas pompier-astronaute, mais votre goût pour les Lego ou la marchande dit peut-être quelque chose de vous. Ce n’est pas parce que vous aimiez telle ou telle chose enfant que c’est forcément immature, irréaliste et sans importance aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous rend jaloux ?

La jalousie fait partie de ces émotions pas très avouables que l’on essaie de tenir à distance. Elle peut pourtant s’avérer utile : en agissant comme révélateur, en pointant du doigt notre désir, elle nous indique ce que nous voulons de manière plus ou moins consciente. De qui êtes-vous jaloux, et pourquoi ? Est-ce l’un de vos proches qui réussit à concilier carrière, vie sociale et vie de famille ? Est-ce un professionnel que vous suivez sur Instagram ou sur Linkedin et qui se donne les moyens de réussir ? Quel désir cette jalousie révèle-t-elle ? Avoir une vie plus équilibrée ? Avoir le courage de débuter un nouveau projet professionnel ? Quelle petite action pourriez-vous entreprendre pour vous rapprocher de ce désir ?

L'ikigai, une philosophie de vie pour s'épanouir
L’ikigaï, une philosophie de vie pour s’épanouir

2. Ce pour quoi je suis doué

Le deuxième volet de l’Ikigaï concerne vos talents. Que faites-vous naturellement, avec facilité ? Quelle activité vous apporte fierté et joie ? Quand avez-vous la conviction de créer de la valeur, d’être compétent(e) ?

Si vous avez du mal à répondre, n’hésitez-pas à vous tourner vers votre entourage. Pour quoi vos proches viennent-ils vous solliciter ? Sur quoi êtes-vous souvent complimenté ? Pour quoi vous trouvent-ils doué ? Cet exercice, devenu un incontournable des bilans de compétence nouvelle génération, vous aidera à identifier vos zones d’excellence.

De manière générale, s’entourer de personnes enthousiastes, généreuses, pleines d’énergie est un atout considérable dans la recherche de l’Ikigaï. Les gens passionnés nous inspirent, ils nous donnent des idées et nous montrent que telle ou telle voie est possible.

3. Ce pour quoi je peux être payé

L’argent. Le nerf de la guerre. Rien à faire, on y revient toujours. Depuis tout à l’heure je vous parle “d’alignement”, de “mission de vie”, et vous vous dites probablement “C’est bien mignon tout ça, mais qui va payer les factures ?” Ne perdons pas de vue que l’objectif d’une activité professionnelle reste avant tout de gagner de quoi vivre. La rémunération constitue donc un élément central à prendre en considération si vous envisagez par exemple de vous reconvertir.

Réfléchir à l’aspect financier revient à replacer la question de l’argent dans une réflexion plus large sur vos objectifs de vie. Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ? Consacrer davantage de temps à des projets personnels, trouver un meilleur équilibre et donner la priorité à votre épanouissement, ou conserver votre niveau de vie ? Quelles concessions êtes-vous prêt à faire ? Gagner moins vous oblige à faire certains sacrifices, mais cela peut aussi être l’occasion de moins consommer tout en vivant mieux. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, il y a celle qui vous convient, et le plus important est de tout mettre en œuvre pour aligner vos envies avec votre situation.

Trouver le sens de sa vie avec l'Ikigai
Trouver le sens de sa vie grâce à l’Ikigai

4. Ce dont le monde a besoin

Le quatrième volet de l’Ikigaï nous invite à inscrire notre cheminement personnel dans une vision plus globale. Réfléchir à ce qui a du sens pour nous est une démarche solitaire et introvertie. En se demandant ce dont le monde a besoin, on s’ouvre vers l’extérieur, on se tourne vers les autres. Que pouvez-vous apporter ? Quelle pourrait être votre contribution ? Qu’est-ce qui vous émeut, vous révolte, vous donne envie d’agir ? Après avoir fait appel à la jalousie, nous pouvons convoquer la colère qui est parfois un moteur pour trouver sa voie, ou bien la passion. Nous ne sommes pas tous militants et la question n’est pas de trouver à tout prix une cause à défendre. Il s’agit davantage de questionner la place que nous souhaitons occuper dans le monde et le rôle que nous voulons y jouer.

“Savoir qu’un être au moins respire mieux parce que vous êtes passé en ce monde, voilà ce que j’appelle réussir sa vie.”
Ralph Waldo Emerson

Vivre de ce qui nous passionne

Trouver son Ikigaï peut prendre du temps. Certains d’entre nous le connaissent depuis l’enfance, d’autres le trouvent par itération, par petits pas, plus ou moins tardivement. Pour d’autres encore il s’impose un beau jour, comme une évidence. C’est cette diversité que reflètent les interviews menées par Christie Vanbremeersch dans son ouvrage Trouver son ikigaï – Vivre de ce qui nous passionne.

Ce travail d’introspection nécessite de se rendre disponible. Christie Vanbremeersch insiste sur l’importance de dégager du temps – même quelques minutes quotidiennes – pour des rendez-vous avec soi-même. Ce peut être marcher, prendre le vélo pour aller au bureau, méditer, écrire ses pages du matin selon la méthode rendue célèbre par Julia Cameron (que je vous conseille de tester !), tricoter, jardiner… À chacun sa préférence. Le tout est de laisser émerger les questions et les pensées qui nous habitent, être attentif aux réponses et se donner la chance de reconnaître l’Ikigaï s’il se présente.

Inspirée d’une philosophie de vie japonaise, la méthode Ikigaï nous aide à identifier nos talents et nos passions pour trouver notre mission de vie et remettre du sens dans notre quotidien. Munissez-vous d’un carnet, d’un crayon et partez à la découverte de vous-même !

3 réflexions au sujet de « Ikigai, la méthode japonaise pour trouver sa voie »

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