Upcycling : 9 marques pour consommer responsable

Les récupérables marque upcycling mode durable

L’upcycling ou surcyclage consiste à prendre un objet, vêtement ou matériau dont on n’a plus l’usage pour le transformer et lui offrir une seconde vie. Basé sur la revalorisation de la matière première, ce recyclage “par le haut” se pose en alternative à la surconsommation en proposant des produits à la fois uniques et écoresponsables. Mode, déco, design, l’upcycling est partout ! Coup de projecteur sur 9 marques engagées.

Upcycling dans la mode : mettre fin au règne de la fast fashion

Les Récupérables, une marque engagée dans la mode circulaire

Responsable d’une boutique solidaire, Anaïs Dautais Warmel voit arriver chaque jour des centaines de kilos de vêtements mis au rebut. Pour la jeune femme, c’est le déclic : elle décide de créer Les Récupérables, une marque de mode circulaire 100 % made in France. Qui dit mode circulaire dit revalorisation de textiles existants. Les sources d’approvisionnement sont multiples : linge de maison vintage, fins de rouleaux provenant de l’industrie du luxe, matières techniques achetées auprès de fabricants français mais aussi vêtements chinés dans les ressourceries ou auprès d’acteurs tels qu’Emmaüs et Le Relais. À partir de ces matières premières hétéroclites, Anaïs imagine des collections produites en petite série dans des ateliers d’insertion professionnelle. Une utopie devenue réalité.

Chaussettes orphelines, rien n’est trop petit pour être recyclé

Saviez-vous qu’il faut 1 350 litres (soit plus de 20 douches) pour produire une paire de chaussettes de 60 g en coton ? Que 90 % des chaussettes usagées ou orphelines sont jetées à la poubelle (source Eco TLC)? Avec une consommation de 300 millions de paires de chaussettes chaque année rien qu’en France, cela équivaut à 16 000 tonnes de déchets ! Fort de ce constat, la styliste Márcia de Carvalho a fondé Chaussettes orphelines en 2008. Le principe est simple : transformer les chaussettes en un fil qui est ensuite retricoté pour permettre la création de nouvelles chaussettes, mais aussi écharpes, gants, bonnets ou vêtements. L’entreprise est même allée plus loin pour encourager le recyclage : pour chaque achat effectué sur le site, le consommateur reçoit une étiquette de retour prépayée qui lui permet de renvoyer 500 grammes de chaussettes gratuitement.

Chaussettes orphelines marque upcycling économie circulaire
©Chaussettes orphelines

Tilli twiste votre-garde-robe

Nous avons tous dans notre armoire des vêtements que nous ne portons plus car ils sont abîmés, trop petits ou passés de mode, mais dont nous rechignons à nous séparer car nous aimons toujours le tissu ou qu’ils ont une valeur sentimentale (si si). Le couturier Tilli s’est lancé dans l’upcycling et nous propose désormais de réinventer notre garde-robe. Accompagnés d’un conseiller, vous pouvez imaginer un nouvel usage pour vos vêtements délaissés et créer le produit qui vous correspond. Sous les doigts experts des tillistes, une jupe se transforme en top, les rideaux de votre ancien appartement laissent place à des housses de coussins et votre blouse en soie qui a fait les frais d’un fer à repasser trop chaud trouve une seconde vie autour de votre cou.

Des accessoires qui ont une histoire

Petit h, quand le luxe se met à l’upcycling

Petit h est né de la volonté de Pascale Mussard, alors codirectrice artistique d’Hermès, de valoriser les chutes de cuir, étoffes, boucles de ceinture, pièces d’orfèvrerie, morceaux de vaisselle destinés au rebut car ils étaient abîmés ou ne correspondaient pas aux critères d’excellence de la marque. Depuis 2010, le petit frère de la prestigieuse maison fait le pari de la “re-création” en proposant des objets uniques : bracelets en cuir, pendentifs, avions et bateaux miniatures… Le studio de Petit h, installé à deux pas des ateliers principaux d’Hermès à Pantin, est devenu au fil des années un véritable laboratoire. Certaines de ses créations ont même été adoptées par la maison mère, prouvant qu’upcycling rime non seulement avec créativité mais également avec qualité.

La vie est belt recycle nos vieux pneus

Jeune diplômé, Hubert s’interroge : quel monde est-ce que je souhaite pour demain, et comment y contribuer à mon échelle ? Désireux d’avoir un impact aussi bien sur la planète que sur les personnes qui l’entourent, il décide de miser sur l’upcycling et fonde La vie est belt qui transforme de vieux pneus… en ceintures ! (Saluons au passage le jeu de mots. Pour ceux qui auraient séché les cours d’anglais, belt = ceinture. Ne me remerciez pas). L’entreprise récupère des pneus de vélo, des chambres à air mais aussi des tuyaux d’incendie. Ces derniers trouvent un nouvel usage grâce à un atelier partenaire qui emploie des personnes en situation de handicap. Dernier projet en date : upcycler de vieux draps en caleçons !

Bilum, un second souffle pour les matériaux du quotidien

Depuis 2005, Bilum redonne vie à de multiples objets et matériaux destinés à être jetés : airbags, ceintures de sécurité, housses de sièges de train et d’avion, gilets de sauvetage, uniformes mais aussi bâches publicitaires, rideaux de palace, drapeaux ou encore toiles de montgolfière. Ces derniers sont collectés, nettoyés puis transformés en sacs et accessoires (trousses, porte-monnaie ou encore ceintures) dans les ateliers de la marque. Une production locale, en circuit court et qui s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire puisque l’entreprise travaille avec plusieurs ESAT et EA (Établissement et service d’aide par le travail et Entreprise adaptée.)

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Friendly Frenchy, les lunettes en coquillage

L’industrie agroalimentaire fournit elle aussi son lot de déchets. Un couple de bretons, Laurent et Sandrine, a décidé de valoriser les coquillages (coquilles d’huîtres, moules, palourdes, coquilles Saint-Jacques, etc.) en les transformant en montures de lunettes de soleil. Une fois collectées auprès des professionnels de l’agroalimentaire ou des cabanes de dégustation des ostréiculteurs, les coquilles sont broyées. La poudre obtenue est ensuite coulée en plaques dans lesquelles seront découpées les montures. Depuis 2016, plus d’une tonne de coquillages ont servi à fabriquer 3 000 paires de lunettes. L’entreprise se lance désormais dans la production de lunettes en pépins de raisins, les montures vigneronnes.

Déco upcyclée pour intérieur branché

Septembres : sublimer la bouteille de vin

Restons dans l’univers du raisin : direction Bordeaux et son vignoble. Chaque année, plus de 3 milliards de bouteilles de vin sont consommées dans l’Hexagone ! Si le verre peut être intégralement recyclé, l’opération n’est pas sans conséquence sur l’environnement : valoriser un kilo de verre génère en effet entre 300 et 500 grammes de CO2. Le meilleur déchet étant celui qu’on ne produit pas, Septembres s’est donné pour mission d’offrir une seconde vie à nos bouteilles. Récupérées auprès de restaurateurs, cavistes ou associations, celles-ci sont utilisées en intégralité : le haut devient une lampe à poser, tandis que le bas se transforme en bougie ou en verre à tapas. Des produits engagés 100 % made in France.

Bohup, déco éthique et écologique

Une déco d’intérieur à la fois jolie et écoresponsable ? C’est possible avec la jeune marque orléanaise Bohup (contraction de bohême et d’upcycling). Celle-ci propose des tapis et coussins fabriqués à partir de tissus de seconde main ou de chutes de l’industrie textile. Le produit phare, le tapis boucherouite berbère, est conçu à partir de vieux vêtements découpés puis tissés. Bohup travaille avec des artisans français, portugais et marocains pour retranscrire les techniques d’artisanat traditionnelles. Chaque produit est fabriqué à la main et constitue une pièce unique. Une décoration bohême qui se veut écologique, éthique et authentique.

Atelier Extramuros, le mobilier durable et solidaire

Et si nous allions chercher le bois dans nos villes plutôt que dans nos forêts ? Telle est la raison d’être d’Extramuros qui ambitionne de “mettre le design au service de la créativité, de l’économie circulaire et de la solidarité.” Installé à Gennevilliers depuis 2007, l’atelier imagine et fabrique du mobilier sur-mesure pour les entreprises à partir de bois de chantier ou de bois aggloméré récupéré sur le site de tri des déchets de Véolia et revalorisé. Ici pas de produits en série. Les tables de réunion, bureaux ou espaces de rangement sont conçus à la demande en fonction des envies et besoins des clients. Un bel exemple d’entreprise engagée.
 


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